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ENVIRONNEMENT

NORMAND «LA FORÊT»

            Vous constatez un titre étrange. C’est le choix de l’auteur de la chronique. La forêt a eu un tel impact sur et dans la vie de Normand, qu’il mérite ce nom. Normand se présente comme quelqu’un qui est né dans la nature, plus précisément dans le bois. Son enfance et son adolescence ont été marquées par le scoutisme dont il reconnaît les leçons de vie qui l’ont façonné et dont il vit encore. La forêt, les arbres sont pour lui synonyme de paix, de repos et de liberté. La marche en forêt lui donne comme un second souffle et une énergie toute nouvelle. Lorsqu’il emprunte un sentier boisé, il quitte momentanément le quotidien et ses tensions pour respirer la liberté du géant arbre qui lui souhaite la bienvenue.

L’enthousiasme de Normand pour la création
et la nature se transforme en un engagement véritable
pour qu’elle soit respectée.

Ces premières lignes, tout en étant comme une ouverture sur l’infiniment grand, ne réfèrent pas spontanément à l’élan spirituel dont François d’Assise fait état dans sa louange du Créateur à travers la création. L’expérience de la nature a façonné l’adolescent et l’homme. Dans un premier temps, Normand s’affiche bien humain, et l’ouverture à la spiritualité trouvera un beau terreau pour s’implanter plus tard. Il rappelle cependant que l’expérience soutenue du contact avec la nature repose sur une force de caractère et sur la ténacité dans l’effort, le goût de l’aventure. Elle éveille à une soif d’en connaître les multiples secrets, ce qui fascine Normand.

UN ENGAGEMENT VÉRITABLE

L’enthousiasme de Normand pour la création et la nature se transforme en un engagement véritable pour qu’elle soit respectée. Bien avant le message d’alarme du pape François dans son encyclique sur notre « maison commune », notre terre, Normand était engagé à fond dans la sauvegarde du créé. À bien y penser, c’est la vie et la vie humaine qu’il faut protéger sur la terre. La sauvegarde de la planète est un  moyen de protéger la vie.

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Normand est un résident du canton de Wentworth, région de Lachute. Il a une résidence secondaire sur la rive du lac Grothé, un des 105 lacs de la région. Il a comme adopté le lac pour le faire sien. Il parle avec passion de son lac qu’il veut garder en bonne santé. Le lac Grothé est l’un de ces lacs, bien conservé, pour lequel il y a des règlements d’accès. Normand est président du comité de protection et de conservation du lac. Est-ce utile de dire que tous les résidents et vacanciers n’ont pas le même intérêt pour la pureté du lac? Au quotidien, des opposants aux politiques de conservation de la pureté du lac se manifestent. Et le président de rappeler sans cesse qu’il agit aujourd’hui pour le bien des générations futures. La nature et ses trésors nous sont prêtés pour les passer à nos enfants, nous disent les sages.

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Déjà fort occupé avec son lac, Normand fait partie d’un comité régional consultatif en environnement. Le dynamisme ne s’éteint pas en le partageant. Son engagement se manifeste dans tous ses contacts, au niveau de la protection et de la conservation de la nature. Il a développé une belle interpellation qui se place bien dans ses conversations : « Pour la nature, chacun sa part, tous ensemble ». La protection de la nature et de la création n’est pas matière à relayer au voisin, elle est propre à chacun.

UNE TOUCHE FRANCISCAINE

La touche franciscaine est bien présente dans la vie et l’engagement de Normand. François d’Assise n’est pas explicitement nommé toujours. Il demeure clair que la contemplation de la nature ouvre sur l’infiniment grand qu’est Dieu. Les grands espaces terrestres et célestes reflètent quelque chose de la divinité. Normand se présente chaque mois pour ses deux jours d’ermitage. Il se sent accueilli par la forêt qui a fait une place à l’humble petit bâtiment, rustique et dénudé de tout service domestique. La nature, la forêt lui ouvre ses bras pour le repos, la paix, l’oxygénation du cœur. Normand qualifie son séjour mensuel de cadeau qu’il se fait : ressourcement personnel dans le silence, le repos et la paix.

vol. 124, no 2 • Octobre 2019

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