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TRANSMETTRE UN HÉRITAGE

ÉDITORIAL

C’est un grand défi à notre époque. Nous voulons transmettre un héritage, c'est là le thème de notre dossier. Mais quel est le véritable héritage que nous transmettrons aux générations qui viennent ?

Cette constatation traduit bien les deux pôles qui nous tiraillent. En effet, en transmettant un héritage, nous cherchons à assurer la continuité de nos valeurs, de nos institutions, de nos traditions et engagements. Mais il faut compter aussi avec la rupture qui se vit par chaque nouvelle génération qui apporte sa vision du monde, sa sensibilité propre, une échelle de valeur modifiée, toujours chargée de ses aspirations profondes pour un monde plus juste et pacifié.

C’est avec modestie que nous vous présentons, en trois articles, notre réflexion sur cet enjeu de la transmission des valeurs.

Nous avons choisi un texte de Pierre Viau sur le Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE). Ce mouvement commencé par les églises chrétiennes pour soutenir le combat de Nelson Mandela s’est développé dans l’Église canadienne sous le nom de RRSE, prenant conscience de l’impact éthique des décisions d’investissement. Aujourd’hui, la suite de cette action concertée menée par les communautés religieuses, se transmet progressivement à des laïcs prêts à poursuivre la même vigilance quant à l’impact des choix exercés dans la direction des investissements.

Sylvain-Alexandre Lacas nous présente ensuite une figure unique, Frédéric Jansoone, un marcheur inépuisable. Dans le contexte d’un pays où l’évangélisation devient la mission première des croyants, c’est inspirant de redécouvrir et sentir que cette même flamme brûlante pour la Parole qui animait Frédérique Jansoone, est venue jusqu’à nous aujourd’hui, et que d’autres, jeunes et moins jeunes, la reprennent et réinventent les approches de sa transmission.

Le troisième article prend la forme d’une interrogation. Jacques Bélanger et Bertrand Aubert, deux capucins engagés décrivent la conversion sociale d’une communauté religieuse. C’est une approche sociale donnée à l’annonce de l’Évangile, c’est à dire une présence d’abord aux pauvres, aux plus démunis, et le partage avec eux. C’est là le fruit d’une conversion qui a mené à une réorientation de la vie religieuse franciscaine capucine. Les communautés réduites qui restent aujourd’hui auront-elles le même engagement ? Ceux qui forment le noyau actif s’engageront-ils dans la même voie ?

Vous retrouverez des chroniques familières. Un texte sur la grâce de l'émerveillement vous est présenté par les soeurs Clarisses de Lennoxville, dans la chronique Paroles de François et Claire.

Une figure impressionnante par son engagement tenace, Bruno Leroy, un personnage hors norme, nous est décrit par Pierrette Bertrand dans sa chronique Gens qui inspirent.

René Bacon conclut avec cette septième chronique d'Histoire Franciscaine, le tableau complet de l'évolution des Franciscains au Canada jusqu'en 2015.

La chronique les Mots pour le dire, sous ma signature, résume deux titres récents sur Saint François. Une nouvelle biographie fascinante que rédige l'auteur roumain Virgil Tanase, et un commentaire nourrissant des Admonitions de St-François, par Pierre Brunette.

Le numéro de décembre de la revue sera consacré à l'encyclique du pape François, Laudato Si, parue au début de l'été. Si vous avez lu ce texte interpellant, vous apprécierez d'autant plus les commentaires de nos collaborateurs.

Bonne lecture !

vol. 120, no 4 • 15 octobre 2015

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