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QUÊTE SPIRITUELLE

POURQUOI JÉSUS EST VENU

Homélie préparée et prononcée par le père Christian Rodembourg, curé de la paroisse cathédrale St-Antoine de Longueuil. La revue remercie Richard Chamberland, qui soutient le site web de ofssherbrooke, pour son autorisation de retranscrire l’homélie du père Rodembourg dans ce numéro.
« Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé. »

Chers frères et sœurs,
 Il y a deux mille ans, Jésus secoua ses proches disciples avec cette interrogation des plus étonnantes et interpelantes: « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde »?  Sa réponse fut très claire: non!

 

Jésus, par son message et par ses actes concrets, dérangeait les gens de son temps. Jésus continue de déranger aujourd’hui même. Il va jusqu’à nous toucher au plus intime de notre être, de notre cœur, de notre intelligence humaine, de nos certitudes éphémères. Jésus nous ébranle. Que c’est bon !

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  • Alors que notre humanité traverse ces dernières années en divers coins du globe des périodes d’incertitude économique, de conflits guerriers, de violences de toutes espèces ;
     

  • Alors que nos sociétés traversent également des défis éthiques, de morale, des défis écologiques et de justice sociale ;
     

  • Alors que nombre de membres de nos familles et de nos couples vivent des zones de turbulence face à la diversité des situations de vie de plus en plus complexe.

          

Comment accueillons-nous, chacun d’entre nous, ce message audacieux, exigeant et tranchant de l’amour de Dieu révélé par le Christ ?  « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » !

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De quel feu s’agit-il ? Nous le savons, dans l’Écriture Sainte, le feu est le signe de la présence amoureuse et passionnée de Dieu pour l’humanité :

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  • feu du buisson ardent (Moïse) ;

 

  • feu des prophètes (tel que Jérémie) qui dénonçaient les fausses paix de leur époque sans exigence morale et qui se succédaient dans l’histoire du peuple hébreu au fil des générations ;
     

  • feu des actes et des enseignements de Jésus qui promit le don du souffle créateur, le don de l’Esprit-Saint aux apôtres, à la Pentecôte ;
     

  • Frères et sœurs, nous voici conviés en ce jour du Seigneur, à nous laisser embraser du feu de l’amour divin dans toutes les facettes de notre être et de notre vie concrète.
     

  • Par le baptême que nous avons reçu au jour de notre nouvelle naissance, nous sommes en communion profonde avec le baptême de Jésus « qu’il lui coûtait d’attendre qu’il soit accompli » : le don de sa vie sur la croix, la montée pascale depuis l’entrée festive à Jérusalem à la nuit lumineuse de sa résurrection d’entre les morts, Pâques.

 

Dans la lettre aux hébreux, nous recevons une clé de première importance en vue de construire notre vie enracinée dans le cœur de Dieu : « débarrassons-nous de tout ce qui nous alourdit et d’abord du péché qui nous entrave si bien ». 

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Qui d’entre nous ne se trouve pas, un jour ou l’autre, alourdi ou neutralisé par une blessure, une fragilité, une limite, une souffrance, un péché, un manque d’amour ? Au lieu de cataloguer, juger, rejeter et condamner l’autre, construisons des ponts, des relations de qualité, d’écoute mutuelle, de soutien fraternel… Afin de progresser dans notre croissance humaine et spirituelle, nous recevons cette piste remplie d’espérance : garder « les yeux fixés sur Jésus », méditer et vivre son exemple de don total !

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C’est, tant pour chaque individu que pour notre humanité, un vibrant appel au dépassement de soi-

même grâce au souffle de l’Esprit Saint, libérateur, purificateur et, si j’ose dire, dynamiteur d’audace missionnaire.

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Que de saints en sont les témoins au fil des siècles, de saint Benoît de Nurcie, à sainte Mère Teresa de Calcutta en passant par nos saints Antoine de Padoue, François d’Assise et la bienheureuse Marie Rose qui repose ici même en cette cathédrale.
            
Tout à l’heure, après la prière du Notre Père, nous prierons ce passage de saint Jean 14,27: « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne ».

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Oui, frères et sœurs, soyons vigilants de ne pas nous contenter de paix éphémères, de sécurité trompeuse, de compromis factices dans nos vies quotidiennes, familiale et sociétale.

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Avançons en eaux profondes, ensemble avec courage et osons construire, pas à pas, un monde de compassion, de justice, de paix, de partage, nos pieds raffermis sur le Roc de l’amour et de la tendresse de Dieu (psaume).

Amen.

vol. 121, no 3 • 15 octobre 2016

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