LA PAROLE EST AUX ENFANTS
Les enfants de 10-12 ans peuvent être très lucides sur les enjeux qui nous confrontent, tels que la guerre, la déforestation, les changements climatiques, la pollution par le plastique, les pesticides et la mort des abeilles. Non seulement ils voient clair, mais ils ont cette fraîcheur pour s'indigner devant ce qui nous menace.
Dans cet extrait de « La parole aux enfants », l’interviewer s’est permis d’aborder les grandes questions brûlantes d’actualité. Vous serez à même de le constater par les titres qui suivent. L’auteur s’est efforcé de conserver une sorte de verbatim des deux enfants Loïc (12 ans) et Ilan (10 ans) fils de Serge Godefroid et Mitsi Leduc. L’auteur a dû couper certaines envolées de haute science apportées par les enfants. Il en avait même du mal à comprendre l’explication des mouvements de l’eau et les déplacements des vents apportée par les enfants.
QU’AVEZ-VOUS À DIRE SUR LA GUERRE?
C’est horrible ! Lancent les enfants. Les personnes innocentes sont les plus nombreuses victimes. Les enfants n’ont plus d’écoles, les blessés n’ont plus d’hôpitaux, les fermes sont détruites. Les innocentes victimes sont détruites physiquement et psychiquement. Les guerres créent de nombreux émigrants qui deviennent pris au piège, ou bien sont chassés de leur pays. Ou encore, ils sont rejetés aux frontières d’autres pays et ne savent plus quoi faire, ni où aller. Ils sont coincés entre deux pays. De nombreux soldats sont traumatisés, pris de délire et deviennent incapables de faire quoi que ce soit pour le reste de leur vie. Ils subissent des chocs post-traumatiques.
…SUR LA DÉFORESTATION?
On devrait interdire la déforestation. Les arbres nous sauvent la vie en absorbant le CO2, et en le transformant en oxygène. Un arbre, ça a une vie. On croit le dominer, mais, dans le fond, c’est lui qui nous domine. On est très dépendant de lui. Les arbres, ça fait partie de la végétation. Sans la végétation, on ne vit pas, on ne vivra pas. La végétation joue un grand rôle dans la chaine alimentaire. La pollution et les changements climatiques ont des mauvais effets sur la végétation. Tout se tient dans la nature. Les changements climatiques, les pesticides, la mort des abeilles, toutes ces choses ont des effets les une sur les autres.
…SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES?
Ça change la température. On va perdre beaucoup d’animaux parce qu’ils ne sont pas habitués aux conditions de chaud et de froid changeantes, dans lesquelles ils se trouvent. Il va y avoir aussi beaucoup d’émigrés à cause des niveaux d’eau qui vont monter considérablement. Les courants océaniques vont être déréglés à cause de la fonte des glaciers causée par les gaz à effet de serre et la pollution. L’eau douce des glaciers va dérégler la densité de l’eau. L’eau va monter, les cours d’eau vont déborder. Les rives de La Floride, par exemple, risquent d’être inondées. Des villes comme Venise, Rio-de-Janeiro, New-York, et beaucoup d’autres pourront subir de graves conséquences. La natalité va s’en ressentir, par crainte de la misère sur la terre, que nous autres, on trouvera trop grave pour avoir des enfants.
…SUR LA POLLUTION PAR LE PLASTIQUE?
Il faudrait éliminer le plastique, parce que des particules de plastique se trouvent partout dans l’eau. Même l’eau de nos robinets, parce qu’elle vient des cours d’eau, est en contact avec de nombreux déchets de plastique. Ces déchets se décomposent lentement et se retrouvent dans les verres d’eau que l’on boit. Par exemple, une bouteille de plastique prend 400 ans à se décomposer. Pendant tout ce temps, elle envoie des molécules dans l’environnement. Le plastique dans les océans tue beaucoup de poissons. Les effets se font sentir dans l’alimentation des humains. Comme les poissons absorbent beaucoup de plastique, en mangeant du poisson on en absorbe nous aussi.
…SUR LES PESTICIDES ET LES ABEILLES?
Loïc et Ilan avaient bien hâte d’en parler. Les abeilles, en pollinisant les fleurs, permettent la production de nourriture. Les pesticides font mourir les abeilles. Les pesticides sont également très nocifs pour la santé. Ils sont une cause de cancer et de nombreuses maladies. « Écoute bien le récit de la pente fatale » dit Ilan. « Si les abeilles meurent, à cause des pesticides, les plantes ne seront plus pollinisées. Si les plantes ne sont plus pollinisées, elles meurent. Si les plantes meurent, les animaux herbivores meurent. Si les herbivores meurent, les carnivores meurent. Si les carnivores meurent, que les herbivores meurent, que les plantes meurent, on ne pourra plus manger, et nous mourrons. »
EN CONCLUSION
Les deux enfants reflètent bien le désir profond d’une génération montante, sensible au respect de la création et de tout le créé. Le pape François, par son encyclique Laudato si, sur le soin à prendre de la « maison commune », notre planète, a trouvé une audience mondiale à son document. Par la chaîne de l’information et de la transmission du savoir, les enfants en sont rejoints et se sentent concernés. Les grands de la terre, les savants, les riches, les enseignants de tous ordres ont la responsabilité de ne pas décevoir les enfants. À tous et toutes, il est demandé de prendre soin de « Notre Sœur, Mère la Terre » selon la parole de Saint-François d’Assise.