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Ayant pu contempler l’humilité de Christ à Greccio, François désira une plus grande grâce, celle de sentir dans son âme et dans son corps ce que le Christ avait enduré à l’heure de sa Passion. C’est dès sa conversion que François avait été saisi par le Christ crucifié, ce qui le préparera à la crucifixion mystique de l’Alverne. François méditait sans cesse la Passion du Christ. Il rédigea même Un office de la passion. Sa vie s’était même transformée parce qu’il portait la croix du Christ profondément enraciné dans son coeur. Sa prière fut exaucée deux ans avant sa mort, en 1224, sur la montagne de l’Alverne qui surplombe la vallée de l’Arno , en Toscane.
Beaucoup d'autres pays ont émis des timbres sur ce sujet tellement cher au coeur de François pour que l'Enfant-Jésus, comme l'écrit Célano, continue d'être « ranimé et imprimé de façon indélébile dans les mémoires » à la suite du petit pauvre d'Assise.

« Un matin, il priait sur le versant de la montagne ( c’était aux environs de l’Exaltation de la Sainte Croix) (le 14 septembre) : et voici qu’il vit descendre du haut du ciel un séraphin aux six ailes resplendissantes comme le feu. D’un vol très rapide il arriva près de l’endroit où se trouvait l’homme de Dieu, et un personnage apparut alors entre les ailes: c’était un homme crucifié, les mains et les pieds étendus et attachés à une croix... (Legenda Major,
Saint Bonaventure, c. 13, no 3)

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Plusieurs timbres ont été émis par diverses administrations postales pour rappeler ce moment où François allait être exaucé et commencer à ressentir dans son corps et dans son âme la Passion du Christ. La poste irlandaise, sur un timbre de 22 pence émis le 2 avril 1982, à l’occasion du 800e anniversaire de naissance de François, a choisi une stigmatisation peinte par Sassetta et tirée d’un retable qu’il a exécuté entre 1437 et 1444 pour le maîtreautel de l’église des franciscains à Borgo San Sepolcro. Le retable était composé de 26 fragments avec un panneau principal, une face antérieure et une autre postérieure sur laquelle se trouvait la dite stigmatisation de François. Malheureusement, les pièces de ce retable sont maintenant éparpillées et notre stigmatisation se trouve maintenant à la Galerie nationale de Londres. La peinture est une tempera sur peuplier, 88 x 52 cm.

Dans une série de 10 timbres émise par les administrations postales de l’Espagne, la stigmatisation de François en fait partie et c’est même la plus haute valeur de la série, 10 pesos. La série a été émise pour honorer le peintre espagnol Luis de Morales le « Jour du timbre ». Toute l’oeuvre de Luis de Morales a été peinte sur bois. Ses contemporains l’ont surnommé « Le divin ». La série a été produite par photogravure et émise le 24 mars 1970.

La poste italienne ne manqua pas elle aussi de populariser la stigmatisation de François avec un timbre en taille-douce gravé par Madeleine Tucelli qui s’est inspiré d’une peinture de Pietro Cavaro, un peintre italien qui fut très actif de la fin du XVe au début du XVIe siècle. La peinture est conservée dans la sacristie de l’église gothique néo-classique Saint- François , en Sardaigne, dans la ville d’Oristano. Le timbre d’une valeur nominale de 300 lires a été imprimé à 5 millions d’exemplaires par l’Institut polygraphique de Rome et émis le 6 janvier 1982 à l’occasion du 800eanniversaire de la naissance de Saint François

 

« Cette apparition, poursuit saint Bonaventure, plongea François dans un profond étonnement… il se réjouissait du bienveillant regard dont il se voyait considéré par le Christ sous l’aspect d’un séraphin... puis la vision disparut, lui laissant au cœur une ardeur merveilleuse, mais non sans lui avoir imprimé en pleine chair des marques tout aussi merveilleuses: c’est à ce moment qu’apparurent dans ses mains et ses pieds les traces des clous telles qu’il venait de les voir chez cet homme crucifié… »

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Sur presque toutes les oeuvres d’art et notamment sur les pièces philatéliques qui rapportent la stigmatisation, on y aperçoit un frère ou deux sur les lieux de la « crucifixion » de François mais la suite du récit de l’événement nous rapportant que François avait cherché à cacher cette grâce, nous laisse croire qu’aucun ne fut témoin de grand prodige.

On peut voir dans la chapelle des stigmates au sanctuaire situé sur le Mont Alverne, devant l’autel, le lieu, marqué par un cadre rouge, où se tenait François au moment des Stigmates.

vol. 119, no 5 • 15 octobre 2014

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