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EN PLEINE ACTION

LE HASARD OU UN CLIN D’ŒIL DE DIEU

LÉVI COSSETTE ofm

Lévi Cossette nous fait part d’une étincelle d’amour dont il a été témoin lors d’une célébration funéraire suite au décès d’une grand-maman qui a laissé derrière elle des parfums d’éternité. Il nous parle de la soif spirituelle de la petite fille de la grand-mère qui, après un très beau témoignage, vient à sa rencontre après la célébration.

Le travail pastoral, je dirais la présence pastorale qui colore l’action, est truffé de belles surprises. La présence authentique aux personnes devient source d’émerveillement lors d’événements et rencontres variées et diverses, tantôt joyeuses, tantôt teintées de tristesse. Le deuil de personnes chères prend place parmi ces événements. C’est ainsi que, lors d’un récent décès, lors de funérailles de grand-maman, Élisabeth a prononcé de ces paroles qui vont droit au cœur.

Élisabeth, âgée de 24 ans, est la jeune dame è la belle personnalité, doublée d’une beauté corporelle, animée d’une belle âme. Sans connaître son statut académique ou sa formation intellectuelle, Élisabeth m’a touché profondément par la qualité du témoignage-hommage fait à sa grand-mère. Avec aplomb et une belle simplicité, elle a touché les cœurs.
PROCLAMER L’IMMORTALITÉ DE L’AMOUR

L’hommage d’Élisabeth, empreint d’une affection profonde pour sa grand-mère, a parlé de l’abondance de son propre cœur. C’était évident que son cœur était parfaitement accordé à celui de sa grand-mère. Elle a reflété l’appréciation générale et familiale qu’on reconnaissait à la grand-maman. L’hommage, fait à voix douce, empreinte d’affection, clamait haut et fort la ténacité des liens de famille au-delà de la mort. Il exhortait à garder une conscience vive de la richesse de vie, qui survit au décès et au départ de l’être cher. Élisabeth proclamait l’immortalité de l’amour. C’est le sens profond de la vie, dans ce qu’elle a de plus précieux, que l’on percevait  dans l’hommage.

UNE ESPÉRANCE AUTHENTIQUE

Un hommage de grande qualité, fait en début de célébration en Église et à l’église, colorait tout le déroulement de la célébration. Je percevais un deuil très sereinement vécu par la grande famille de la personne décédée. Le deuil bien vécu, c’est possible et ça existe encore. En Église et à l’église, l’atmosphère d’intimité (il s’agit de la belle petite église Saint-Colomban, près de Saint-Jérôme) permettait une communion affective entre les personnes. Cette communion, faisant place à l’amour de Dieu, est le plus beau processus de deuil. Toute la célébration était action de grâce et espérance en la vie éternelle. Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour se rendre présent  au monde. Tous deux étaient au rendez-vous et à la rencontre, dans la célébration.

 

Un moment fort intense que j’ai vécu, cela peut paraître étrange, est celui de la rencontre d’Élisabeth à la fin de la célébration. Élisabeth m’interpella au moment de lui serrer la main : « Auriez-vous une bible à me donner ? » Spontanément, je réponds positivement. Elle ajoute qu’elle aimerait une bible usagée, une bible ayant été travaillée par quelqu’un d’autre avant elle. La réponse est positive de ma part. J’ai compris dans « bible usagée » un livre par lequel quelqu’un a cheminé dans sa foi, quelqu’un a découvert le Christ et Dieu. Je lui remets une bible annotée en plusieurs endroits par un de mes confrères franciscains. Élisabeth laisse couler quelques larmes, et moi de même. Me serrant dans ses bras, elle me dit : « mes parents et ma famille m’ont si peu appris, et m’ont presque rien enseigné. Lui, en haut, Il m’appelle ». Quelle densité dans ces cinq mots ! La bible donnée a nourri des cœurs avant le sien. Elle continuera de nourrir le cœur ouvert et réceptif d’Élisabeth.

vol. 122, no 2 • Juin 2017

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