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ÉDITORIAL

LA MISÉRICORDE

Être miséricordieux n'est pas une expression très utilisée dans le langage courant. On dira plutôt avoir du cœur. C'est en observant le comportement, l'attitude devant la souffrance et la misère que l'on catégorise les gens : être sans cœur ou avoir du cœur. C'est là une manifestation de l'être qui accueille inconditionnellement et sans jugement.

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L'Évangile nous apporte plein d'exemples et de situations où l'on comprend ce que c'est qu'avoir du coeur.

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La miséricorde qui nous est manifestée par le Seigneur est une réalité centrale au cœur de l'Évangile, en particulier celui de St-Luc. En accueillant ce don, nous sommes invités à nous tourner vers notre proche pour être miséricordieux à notre tour. On comprend cette réalité de la miséricorde si on devient soi-même miséricordieux. On peut commenter, essayer de l'expliquer, décortiquer le mot et sa racine, la décrire, bien que tout cela soit utile, on ne peut y entrer qu'en la vivant par l'accueil de la personne qui souffre ou en se laissant accueillir humblement dans notre propre dénuement. Et à l'écoute des tragédies violentes qui surviennent à l'improviste sur notre planète, on ne peut se fermer à l'appel pressant d'être miséricordieux.

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Dans ce numéro consacré au thème de la Miséricorde alors que nous sommes en plein Jubilé extraordinaire en 2016, nous vous présentons quatre textes de réflexion et d'action.

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Le premier texte est de Suzanne Giuseppe-Testut, laïque franciscaine de France ; elle nous découvre la richesse de la miséricorde. À travers les prophètes de l'ancienne Alliance, tonne le message de Dieu : ce que je veux c'est la miséricorde comme le proclame le prophète Osée. ce que Dieu veut c'est qu'on observe le commandement de l'amour fraternel. la miséricorde a un visage, c'est le cœur de Dieu qui parle au cœur de l'homme. Il vient vers nous, allons-nous nous laisser toucher ? L'esprit de François d'Assise, comme sait si bien le rendre Suzanne Testut, est là : François d'Assise s'est laissé regarder et aimer par le Christ.

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En effet la miséricorde vient à nous à travers le regard du Christ.

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Dans un deuxième texte que nous devons à Roger Poudrier, bibliste franciscain, nous portons notre regard sur la parabole de l'évangéliste Luc, le Fils perdu et le Père miséricordieux. Jésus fait bon accueil aux pécheurs, il mange avec eux. Les rencontres de Jésus avec Zachée, avec la pécheresse, avec la femme en délit d'adultère éclairent la parabole, et confirment ce que poursuit Jésus : redonner vie. Tout ce qui est mort revivra. Tout ce qui est perdu reviendra et sera accueilli à bras ouverts. C'est vrai et c'est concret comme la vie de chaque jour avec ses surprises et ses invitations qui nous ouvrent la porte pour faire de même.

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Notre troisième texte est une entrevue avec Soeur Gisèle Bussière, religieuse de la Congrégation Notre Dame, qui a vécu un enlèvement par les membres de Boko Haram. Être missionnaire de la miséricorde nous fait vivre de l'intérieur ce que peut vivre une victime. La miséricorde peut avoir un prix pour celle qui l'exerce. La miséricorde exercée a aussi une puissance de transformation de l'autre, du bourreau dans ce cas, au delà de toute attente.

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Ce récit de vie fait écho aux milliers de drames similaires et nous apporte une flamme d'espérance, étant mis en présence de l'action de l'Esprit à travers tout ce chaos de haine destructrice.

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Nous terminons avec un quatrième texte offert par Mme Francine Vincent, agente de pastorale au Diocèse de St-Jean Longueuil. La miséricorde est symbolisée par la Porte, une porte qui s'ouvre. Cheminement de foi, mise en route, la porte devient un passage à franchir résolument. Sur le territoire de St-Jean Longueuil, plus d'un lieu a été aménagé symboliquement pour recevoir les croyants qui veulent exprimer leur désir de découvrir le «cœur de Dieu », cœur de miséricorde à notre endroit et invitation à porter vers les autres le même amour reçu inconditionnellement.

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Ce numéro s'enrichit de quelques chroniques. D'abord celle du P. George Morin sur le livre Prier 15 jours avec le père Eusèbe Ménard, franciscain et fondateur des Missionnaires des Saints Apôtres. Une synthèse simple et pratique. 
Histoire franciscaine, rédigée cette fois par Jacques Bélanger, capucin, souligne le 125e anniversaire de l'arrivée des Capucins en notre pays, célébré plus tôt au cours de l'année 2015.

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Pierrette Bertrand n'est jamais à court pour nous présenter des Gens qui inspirent. Sa chronique met en lumière cette fois-ci un personnage bien connu, Steve Jobs, le créateur des ordinateurs Apple. La richesse et la puissance ayant été conquises, la vie fait réfléchir Steve Jobs sur des biens, comme l'amitié, l'amour, que la vie apporte et que rien ne peut enlever, un trésor qui ne se perd plus.

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Nous espérons que vous trouverez intérêt et inspiration dans ces quelques textes sur la Miséricorde et ces chroniques variées.

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Nous vous souhaitons un bel été, rempli de beauté.

vol. 121, no 2 • 15 juillet 2016

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