CES ENFANTS D’ICI ET D’AILLEURS…
Collaboratrices : HAKIMA KALIF, FRANCINE CARON, CATHERINE KHOROMANSKY, PIERRETTE BERTRAND
Des entrevues simples avec des enfants de Bordeaux-Cartierville, arrivés du Moyen Orient, du Maghreb, des Antilles. Les enfants du monde ont tous le même amour de la vie et la même souffrance devant les privations.
Ils sont arrivés récemment de la Syrie, du Maroc, du Cameroun, d’Haïti et se nomment Jessica, Jad, Milina, Israh, Nour, Sarah, Adora, Rafaïka. Léanne est Québécoise. Ces jeunes, filles et garçons, sont âgés de 7 à 10 ans ; quelques-uns évoluent dans les classes d’accueil et ceux et celles qui ont un niveau de scolarité équivalent aux exigences du programme d’enseignement du Québec fréquentent les classes régulières dans les écoles de Bordeaux-Cartierville. Cet après-midi-là, ils se sont fait un plaisir de jouer au journalisme d’enquête.
Vous venez de différents pays, est-ce difficile de jouer ensemble ?
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Non, nous sommes des amis. Il y a des personnes racistes chez les grands mais pas dans ma classe.
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Non, j’ai comme amies Juliana du Mexique et Vlada de Roumanie.
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Moi, j’ai juste des amis haïtiens et une de l’Inde.
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J’ai des amis de partout et ceux qui sont racistes ne sont pas mes amis parce qu’ils insistent sur la couleur de la peau.
Es-tu une fille heureuse ?
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Oui, parce que j’ai mes deux parents, une maison, des amis.
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Oui, parce que je vis dans un pays en paix; aussi parce que mes parents sont là pour subvenir à nos besoins.
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Il m’arrive d’être parfois malheureuse quand je demande quelque chose à mes parents et qu’ils ne peuvent me le donner. Mais ils gardent mon désir dans leur tête et moi je le sais… Quand ils pourront, ils me le donneront.
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Quand j’ai un problème, je le dis à mes parents ou à mon professeur et ils m’aident à le régler.
Connais-tu des enfants malheureux ?
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Oui, ils viennent d’arriver et ils n’ont pas de famille au Canada. Ma mère me dit de leur parler et de jouer avec eux.
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À l’école, le midi, il ya un garçon qui n’a pas beaucoup de lunch. Je partage mon pain pita avec lui.
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Ceux qui sont pauvres et qui doivent demander de l’argent. Une dame est venue demander de l’aide et elle avait oublié ses papiers. Elle était triste.
Qu’est-ce que tu aimes faire avec tes parents ?
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Aller en voyage mais pas trop souvent. Ma mère dit parfois : oui, si tu as fait ce que je te demande. Elle pense que je suis une ado…
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Moi, j’aimerais retourner visiter mes cousines au Cameroun mais ça coûte cher. Alors, je leur écris des poèmes.
Aimes-tu aller à l’école ? Qu’est-ce que tu voudrais faire plus tard ?
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Au Québec, l’école nous aide à bien apprendre. Moi, quand je serai grande, je veux être scientifique pour faire de la recherche et contrer la pollution pour que personne ne soit malade.
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Moi, je serai chirurgienne pour guérir les malades.
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Je veux être avocate pour que les droits des personnes soient respectés.
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Moi, j’aimerais faire de l’humanitaire dans différents pays.
Est-ce difficile de vivre dans un autre pays ?
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Au Canada, il y a la paix et la sécurité. Quand la guerre cessera dans mon pays, je rêve de retourner visiter ma famille demeurée là-bas.
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Oui, c’est difficile car ma famille demeure très loin ; mais nous nous parlons par Skype.
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J’espère aller les visiter l’an prochain.
Si tu étais le président ou la présidente du pays, qu’est-ce que tu ferais ?
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J’arrêterais la guerre.
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Je continuerais de permettre l’immigration.
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Je répartirais l’argent pour qu’il n’y ait pas de pauvres.
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Je baisserais le prix des loyers.
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Je permettrais aux gens d’aller au restaurant gratuitement le dimanche.
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J’arrêterais les voleurs.
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Je reconstruirais la Syrie et je réparerais le pays.
As-tu hâte à Noël ? Pourquoi ?
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Oui, on aura des cadeaux ! (en chœur).
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J’aime le sapin de Noël !
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C’est comme un anniversaire.
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Ce sera le rassemblement de la famille et des amis. J’aime jouer avec mes cousins à des jeux qui font rire.
À part les cadeaux, qui les Chrétiens fêtent-ils à Noël ?
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C’est la fête des souhaits à tout le monde.
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C’est comme un anniversaire.
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Jésus, ah oui, j’oubliais… ma grand-mère me l’a dit !
La réponse ne vient pas spontanément. Probablement que l’ambiance n’y est pas encore…
Pour vous qui êtes Musulman-e-s, Noël n’est pas dans votre tradition.
Quelle fête aimez-vous célébrer ?
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On reçoit les cadeaux à Noël nous aussi, mais j’aime la fête du mouton (Aïd), la fête du sacrifice d’Abraham.
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Moi, j’aime le mois du Ramadan parce que le jeûne me permet de connaître ce que vivent les pauvres.
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Moi, j’aime la fête de Souza (fête nationale du Cameroun).
Vous priez parfois ; qu’est-ce que vous dites à Dieu ?
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Je lui demande d’aider mon père.
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Je lui dis merci pour être en vie ; mon cousin est mort dans mon village.
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Je demande que ma famille n’ait pas de gros problèmes.
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Je prie pour la paix en Syrie où ma famille est demeurée.
Si tu faisais un souhait aux enfants du monde...
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Qu’ils aient de bonnes notes en classe.
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Qu’ils vivent dans un pays en paix.
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Que leur père ait du travail pour gagner de l’argent pour la famille.
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D’avoir des parents qui les aiment.
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Qu’ils soient heureux.
Y a-t-il quelque chose que vous voulez ajouter ?
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Je veux dire merci aux personnes qui nous ont permis de venir vivre au Canada !
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Joyeux Noël !