JÉSUS : L’AUJOURD’HUI DE NOTRE ESPÉRANCE
P. BENJAMIN ÉBODÉ ONAMBÉLÉ, msa
L’espérance aujourd’hui ne consiste pas à fuir les réalités actuelles du monde, ou à les ignorer, mais à les affronter avec la certitude que le bien est plus fort que le mal, que Dieu est plus fort et plus grand que tout ce qui nous accable.
La situation actuelle du monde suscite des interrogations, des incertitudes, des inquiétudes et même la peur. En effet, les guerres, les catastrophes naturelles, le changement des régimes politiques, les changements climatiques, le relativisme à outrance, la perte d’identité et la quête du vrai sens de la vie, sont autant de situations face auxquelles, il est normal de se demander : comment garder l’espérance aujourd’hui ?
Il faudrait chercher à s’accrocher sur quelqu’un ou sur quelque chose, pour ne pas sombrer dans l’inquiétude et surtout pour continuer d’alimenter en nous le goût de vivre. Un regard vers Jésus dans les évangiles, nous fait prendre conscience qu’il reste et demeure l’aujourd’hui de notre espérance.
L’ESPÉRANCE, LUMIÈRE SUR NOS PAS
Avec Jésus, l’espérance est cette lumière qui se lève aux fonds des cœurs troublés, un rayon de soleil qui éclaire notre chemin obscur, l’antidote du désespoir, une force d’âme qui pousse à croire que le meilleur reste à venir et qui transforme nos peurs en courage, quand tout semble aller mal, une conviction profonde qui nous ouvre aux opportunités nouvelles en transformant nos rêves en réalités, une brise légère, un souffle nouveau qui apaise notre cœur tourmenté.
L’ESPÉRANCE AU PRÉSENT
Avec Jésus, parlons de l’espérance au présent, car à travers ses paroles et ses actes, il nous révèle que l’espérance ne se trouve pas uniquement dans un monde de demain, ou dans un monde lointain, mais dans le présent de notre existence. Avec son cœur à la fois humain et divin, Jésus est l’aujourd’hui de mon espérance, de ton espérance, de notre espérance, comme il le fut jadis, pour les bergers à Bethléem, pour Zachée et sa famille, pour la femme hémorroïsse, pour l’aveugle Bartimée, pour la femme adultère, pour le bon Larron, pour les disciples d’Emmaüs et bien d’autres.
« Aujourd’hui dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2, 11).
Cette parole s’adresse aux bergers qui, comme tout le peuple d’Israël, attendaient l’avènement d’un Messie. Ils sont donc les premiers à recevoir cette annonce qui leur apporte joie et réconfort. La présence de Jésus dans le monde aujourd’hui reste le socle de notre espérance. Croire qu’il est là, comme il l’avait promis à ses disciples : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt. 28, 20), et qu’il agit, est pour chacun et chacune de nous un signe de vie et d’espérance; car comme nous l’annonce la prophétie d’Isaïe (Is 61, 1-3), sa présence dans notre humanité introduit les cœurs meurtris dans une saison favorable, un printemps spirituel.
« Aujourd’hui, le salut est arrivé dans cette maison » (Lc 19, 9).
Zachée, malgré ses richesses, ne trouvait pas satisfaction dans sa vie, il avait soif de voir et de rencontrer Jésus. Son rêve est devenu réalité, et sa joie immense. Jésus proclame dans la maison de Zachée l’arrivée du salut au présent. Par cette parole, nous comprenons qu’avec Jésus, l’espérance n’est pas une promesse abstraite et lointaine, elle est déjà là, elle se réalise au présent, dans les cœurs de ceux qui s’ouvrent à la présence de Jésus. Comme Zachée, nous sommes invités à accueillir Jésus dans nos cœurs et dans nos milieux de vie, pour qu’il rende présente notre espérance. Jésus ne se contente pas de nous promettre un avenir glorieux, mais il nous invite à goûter dès maintenant aux fruits de l’espérance: la paix, la joie, la douceur, la tendresse.
« Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis » (Lc 23, 43).
Le bon Larron dans sa souffrance élève la voix vers Jésus : « souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ». Son désir lointain d’un avenir meilleur auprès de Jésus le maintient dans une posture du : « ça va aller », Jésus dans sa réponse à cette doléance du bon Larron, ramène son espérance au présent : « aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis » (Lc 23, 43). Lorsque les souffrances du monde semblent nous maintenir sur la croix comme le bon Larron, gardons les yeux fixés sur Jésus qui est notre espérance au présent. Il souffre avec nous, il marche avec nous pour nous faire retrouver l’espérance perdue, comme il l’avait fait avec les disciples d’Emmaüs.
« Espérer c’est vivre »
Dans un monde obscur, sans espérance, demandons à Jésus de nous apprendre à espérer. Car selon Jean-Yves Baziou, espérer, c’est respirer, c’est désirer, c’est être pétri d’avenir, c’est faire confiance en l’avenir, c’est marcher. L’espérance aujourd’hui ne consiste pas à fuir les réalités actuelles du monde, ou à les ignorer, mais à les affronter avec la certitude que le bien est plus fort que le mal, que Dieu est plus fort et plus grand que tout ce qui nous accable. Jésus est notre espérance aujourd’hui, parce qu’avec lui, nous goûtons au quotidien les petites douceurs du moment présent.