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L’ESPÉRANCE DANS LA BIBLE

PÈRE BENJAMIN ÉBODÉ ONAMBÉLÉ, msa

Toutes les raisons sont bonnes pour espérer, car Dieu n’abandonne jamais ceux et celles qui espèrent en Lui.

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Les cas de Job, de Marie-Madeleine et des disciples d’Emmaüs nous donneront la clé pour accéder aux raisons d’espérer.

L’Espérance est un thème qui traverse la Bible dans son ensemble, plusieurs personnages bibliques dans des moments d’inquiétude, ont vu leur espérance chavirer. Comme vertu théologale, l’espérance est un don de Dieu qu’on obtient dans la prière. Elle se vit et s’exprime d’une personne à une autre ou d’un peuple à un autre, selon les situations, les événements, les attentes, les sensibilités, les émotions, etc. Les cas de Job, de Marie-Madeleine et des disciples d’Emmaüs nous donneront la clé pour accéder aux raisons d’espérer.

JOB : ESPÉRER MÊME DANS LA SOUFFRANCE ET LE DÉPOUILLEMENT

« Job est le personnage le plus considérable de son époque et le modèle du parfait croyant ». Sa fidélité à Dieu est une véritable inspiration pour tout croyant. Bien que son amour pour Dieu soit sincère, vrai et désintéressé, le malin se permet quand même de l’éprouver. Son histoire nous propose comment nous devons nous comporter face à la souffrance, face au dépouillement. La situation de Job, qui perd tout, met son espérance à rude épreuve : « où donc est mon espérance ? Qui l’aperçoit encore ? (Jb 17, 15). Pour Job en effet, « la mort devient le seul horizon de son espérance, il refuse de se consoler des difficultés présentes par un espoir de satisfactions dans l’au-delà ».

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Les interventions de ses amis, en ces moments difficiles, ne vont apporter aucune amélioration à sa souffrance, bien au contraire, le mal de Job devient de plus en plus un « mal-entendu » entre lui et ses amis. La souffrance de Job deviendra tellement intense au point qu’il ira jusqu’à maudire le jour de sa naissance (Jb 3, 1). Toutefois, c’est la fin de l’histoire qui donnera raison à Job d’être rester fidèle à Dieu, même si humainement parlant, son espérance a vacillé, Dieu l’a réhabilité au-delà de ses attentes (Jb 42, 7-17). En Job, nous avons une raison d’espérer en Dieu.

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MARIE-MADELEINE : LES LARMES D’ESPÉRANCE (JN 20,11-18)

L’histoire de Marie-Madeleine nous présente une femme qui a expérimenté la bonté et la miséricorde divine, elle a touché Dieu et s’est laissé toucher par Dieu au point qu’elle ne pouvait plus se tenir loin d’un Dieu qui l’a fait goûter au vrai amour. Contre toute attente, son bonheur sera de courte durée, parce que son Maître qu’elle a tant aimé va être crucifié et va mourir sous son regard.

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Sa fidélité à cet amour divin, va la conduire au tombeau de grand matin, au lendemain du sabbat. Marie-Madeleine n’est pas au bout de ses douleurs, lorsqu’elle découvre le tombeau ouvert et le corps absent de son divin Maître. Son désir de Dieu va la maintenir au tombeau jusqu’à ce qu’elle trouve une consolation à sa peine. Sa persévérance va être récompensée par une apparition (Jn 20, 14-16) qui fera d’elle la messagère de la Résurrection, l’apôtre des Apôtres (Jn 20, 17-18). Marie-Madeleine devient pour tous ceux et celles qui pleurent, la raison de persévérer dans l’espérance.

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LES DISCIPLES D’EMMAÜS : L’ESPÉRANCE RETROUVÉE

L’arrestation de Jésus a dispersé ses disciples, et sa mort les a éloignés.  Le cas des deux disciples qui reprennent le chemin d’Emmaüs est parlant. Éprouvés par la mort de Jésus, les deux disciples, dont le nom d’un seul nous est révélé (Cléophas : Lc 24, 18) sont au bout de leur espérance : nous espérions, nous, que c’était lui qui allait délivrer Israël (Lc 24, 21). En fait, la mort de Jésus, tout en les plongeant dans le désarroi, a détruit l’espoir d’une délivrance de tout un peuple.

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Dans leur marche, ils sont rejoints sur leur chemin de désespoir, par un inconnu qui va non seulement rallumer en eux le feu de l’amour (Lc 24, 32), mais aussi, va refaire jaillir en eux, à la fraction du pain, une lueur d’espérance. La rencontre avec le ressuscité ranime chez ces deux disciples l’espérance et les pousse à reprendre sans tarder, le chemin de Jérusalem. En fait, « s’arrêter à la mort de Jésus conduit au désarroi, croire en sa résurrection remplit d’espérance ».  

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Job, Marie-Madeleine, les deux disciples d’Emmaüs sont quelques personnages bibliques parmi tant d’autres, qui nous donnent de comprendre que sans espérance, il nous est difficile de tenir face à l’épreuve. Jésus n’est jamais loin de nous dans la souffrance, il nous rejoint dans nos chemins de désespoir, et essuie nos larmes en se manifestant tendrement à nous. Toutes les raisons sont bonnes pour espérer, car Dieu n’abandonne jamais ceux et celles qui espèrent en Lui.

vol. 129, no 1 • Mars 2024

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