ENVIRONNEMENT
JE SUIS LE VENT QUI VA ET VIENT ET VIRE
PIERRE BRUNETTE, ofm
Le poème de Pierre Brunette nous fait vivre le mouvement du vent, et celui de l’Esprit qui donne vie et « gonfle d’infini ».
« Je suis le poumon de la Terre
Ce qui te rapproche le plus de l’Esprit. »
JE SUIS LE VENT QUI VA ET VIENT ET VIRE
Je suis l’air que tu respires
Je joue dans les nuages, fracasse l’ouragan
Je suis la brise qui chante au passage
Le typhon déchaîné sur l’océan
Comme un magicien qui surprend les moussons
Je balaie le désert, les neiges polaires
Je suis pur et libre et toi tu me salis
Alors, je me révolte en folie
Tu perces ma peau d’ozone
Contamine l’atmosphère au mazout
Au charbon, au monoxyde de carbone
Je résiste têtu avec la brume attardée
Ton délire me change en brouillard pollué.
Dans mon souffle, entends « Au secours »
Tes excès m’empêchent de respirer
La Planète se réchauffe, abîme ses climats
Fond des glaciers, monte des marées
Gruge sournoisement des îles ici et là
D’autres migrations vont commencer
Je hurle « Au secours ! » mais dans mon cri :
« Seigneur, prends pitié ! »
Arrête ton pillage
Rends l’oxygène au ciel, l’air pur aux champs
Laisse pousser les forêts, marche, proteste, agis
Abandonne ce qui m’appauvrit
Je suis le poumon de la Terre
Ce qui te rapproche le plus de l’Esprit.
Je donne à mes enfants de se gonfler d’infini
Je suis l’air qui va et vient et vire
Je suis la respiration de Dieu pour l’avenir
Fais-la durer. Sauve la beauté du monde.