PAROLES DE FRANÇOIS ET CLAIRE
LA PASSION D'AMOUR ET LA QUÊTE DE BEAUTÉ INTÉRIEURE
SONT AU CŒUR DU « COMBAT » DE SAINT FRANÇOIS D'ASSISE
La passion est exigeante. Le combat quotidien pour l'autodépassement et la découverte de la grandeur et la beauté mène à la victoire. Une victoire de l'Esprit du Seigneur sur le chaos. La pauvreté de François le conduit à la liberté et lui permet de lutter contre les puissances invisibles. Le courage, il le partage avec ses frères. La présence d'un Dieu trinitaire au cœur de sa vie rayonne.
La vie entière du serviteur de Dieu est source de combat. François ne se méprend pas sur le coeur de l'homme, sa fragilité est manifeste. Lui-même se sait fragile humainement, physiquement et spirituellement. C'est pourquoi il veut rejoindre ses frères et nous-mêmes à partir de faits concrets, profondément humains. Même les possibilités, le potentiel qu'il reconnaît en l'homme, sont toujours insérés dans un contexte d'exhortation visant l'autodépassement. Sa vision est exigeante mais fait apparaitre que l'excellence, la grandeur, la beauté intérieure et la dignité de l'homme ressortent dès qu'il est en lien avec Dieu qui seul est bon.
Ayant tout quitté pour une vie de pauvreté, s'étant affranchi du souci de la vie matérielle, François a dû lutter pour demeurer libre à l'égard des représentations et des séductions du monde, et résister à l'assaut des passions stimulées par des puissances invisibles.
Ce combat relève donc d'une victoire quotidienne et permanente de l'Esprit du Seigneur sur le chaos du péché, sur «l'esprit de la chair ». Par ses mises en garde, il s'agit pour François de neutraliser l'égoïsme fondamental dans l'être, d'éviter à l'âme d'être plongée dans l'obscurité, de se mouvoir dans un monde de ténèbres et ainsi de tomber dans l'oubli de Dieu.
Aujourd'hui, pour nous qui sommes imprégnés par une culture de la rationalité et de l'objectivité, croire à l'existence du monde démoniaque paraît relever de l'obscurantisme. Pour tout esprit scientifique l'homme est producteur de ses pensées d'une manière consciente ou inconsciente. François d'Assise et tous ceux qui ont une expérience approfondie de la vie spirituelle, ne considèrent pas toutefois les choses de cette manière. Ils attestent s'être confrontés à des puissances célestes qu'ils n'ont jamais assimilées à des fantasmes ou à un dérèglement psychique. Si cela était le cas, François n'aurait pas été considéré comme un homme de paix, encore moins comme un saint. Le témoignage de son «combat » met en évidence un autre plan de réalité attesté par la Bible et l'apôtre Paul : « Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les puissances, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. » (Ep. 6 12) Ayant tout quitté pour une vie de pauvreté, s'étant affranchi du souci de la vie matérielle, François a dû lutter pour demeurer libre à l'égard des représentations et des séductions du monde, et résister à l'assaut des passions stimulées par des puissances invisibles. Il témoigne avec vigueur et courage que ces puissances démoniaques agissent à partir des fragilités humaines. Elle restent cachées dès lors que l'homme ou l'ascète consent aux passions mais par contre, elles se dévoilent s'il reste insensible à leur assaut. Ainsi, François a appris à connaître ce monde que nous nions parfois, qui nous semble étrange ou nous fait peur mais que nous côtoyons pourtant sans le savoir.
C'est pourquoi, il soutient sans cesse les frères tentés de rompre ce combat pour l'amour, il cherche toujours à leur redonner courage. Loin d'accabler ceux qui traversent les ténèbres, il redouble de tendresse et de délicatesse. Son grand secret, son arme de combat, ce sera d'aimer inlassablement.
François témoigne ainsi d'un Dieu trinitaire agissant et proche de chacun de nous dans notre entreprise d'autodépassement.
Ce sera aussi de montrer que Dieu agit dans l'homme et dans ses relations interpersonnelles et qu'il est toujours avec ses fidèles. Il est présent quotidiennement au niveau du coeur de l'homme et il nous interpelle. François témoigne ainsi d'un Dieu trinitaire agissant et proche de chacun de nous dans notre entreprise d'autodépassement.
Nous avons en effet, à chaque instant, la possibilité de faire évoluer positivement, d'une manière constructive, notre relation au monde, au cosmos ou à l'autre ; à la matière et à l'argent ; notre relation à nous-mêmes dans l'ouverture à plus grand que nous en nous-mêmes. Il est toujours possible de s'ajuster, d'ouvrir les yeux sur la profondeur de la réalité pour sortir des rapports faussés ou pervertis, ce qui nous conduit à prendre la mesure de notre responsabilité personnelle quant à notre devenir et à celui de l'humanité.
Toute l'ascèse de saint François tourne autour de l'amour. Son âme désire retrouver ses origines, « l'image de Dieu ». C'est pourquoi il se laisse émonder, réajuster, défaire et refaire avec tous les éléments de son être purifiés les uns après les autres. Par son propre combat, ses réponses, ses choix, ses forces et ses faiblesses, par les rapports qu'il entretient avec le monde et tout ce qui l'entoure, François témoigne que notre lieu de vie peut devenir l'occasion d'un décentrement du "moi" non moins fécond que celui de la vie des ascètes au désert car, en toute chose, nous pouvons poser un acte en Christ.
LD 2 Tu es fort, tu es grand, tu es très-haut, tu es roi tout-puissant
LD 12 Tu es protecteur, tu es gardien et défenseur
LD 17 Dieu tout-puissant, miséricordieux Sauveur
Le combat intérieur de François se réfère toujours à Dieu et s'accomplit toujours avec la puissance miséricordieuse de Dieu. Sa force de combat est en Dieu et vient de Dieu.