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La visite du pape François en Corée, au mois de Novembre 2013, a eu un impact retentissant à travers toute l’Asie. L’ex-ambassadeur, Thomas Han, nous partage ses commentaires lors d’une entrevue au journal Catholic News Agency.
Le pape François invite les évêques à faire de l’Église catholique non la « maison de quelques-uns, mais le foyer de tous ».

Le pape François en Papamobile lors de son Voyage en Corée du Sud en 2014.

Séoul, Corée du Sud, le 29 août 2014. - Un ancien ambassadeur coréen auprès du Saint-Siège a évoqué les effets de la récente visite du Pape François en Corée du Sud, disant que toute l'Asie se sent maintenant mise au défi à long terme d'imiter les humbles manières du Pape.

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« Tous les médias en Corée parlent déjà du ‘Syndrome de François’, » dit l'ancien ambassadeur Thomas Han au CNA (Catholic News Agency) le 26 août dernier.

 

« Le peuple coréen, ayant été profondément impressionné par la personne du Pape François et son mode de vie, a réfléchi sérieusement sur le sens de sa vie et a cherché à discerner les choses de la vie qui comptent vraiment. »

M. Han a expliqué que les dirigeants ‘à tous les niveaux de la société’ sentent maintenant une « pression tacite pour s'approprier le style de leadership dont le peuple coréen a été témoin chez le Pape François ».

 

« Par conséquent, je puis dire à coup sûr que ce ‘syndrome de François’ servira sûrement d’élan pour les Coréens à promouvoir la culture de l'amour, contribuant ainsi à une authentique humanisation de la péninsule coréenne à long terme. »

 

Le Pape François s'est rendu à Séoul, en Corée du Sud du 14 au 18 août, où il a rencontré des jeunes qui participaient à la 6ème journée de la jeunesse asiatique, ainsi que des fonctionnaires gouvernementaux, des dirigeants locaux d'église et des chefs d'autres traditions religieuses de foi.

Cette première visite d’un pontife romain dans la péninsule, depuis Jean Paul II en 1989, a eu un impact sur tout le continent asiatique, en particulier sur les jeunes, qui ont été touchés par la façon du Pape de communiquer cœur-à-cœur. La réaction a été la même chez ceux qui ont été affectés par le désastre du ferry Sewol au début du printemps.

Avec la présence du Pape François au milieu d'eux, les coréens « ont été heureux de pouvoir constater le bien-fondé de tout ce qu’on dit de lui dans les médias, » a observé M. Han.

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« En un mot, le Pape François a enfin satisfait leur soif insatiable pour un vrai leadership. Sa cohérence entre paroles et actions, son style de vie simple, son humilité, la façon avec laquelle il a embrassé les pauvres, les handicapés, les parias les ont grandement impressionnés. »

 

Une rumeur circule du fait qu’à la suite de la visite du Pape, beaucoup de gens en Corée commencent maintenant à acheter la voiture compacte Kia Soul, qu’il avait lui-même choisie pour son arrivée à l'aéroport, suite à sa demande d'avoir la plus petite voiture possible.

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Étant la plus petite voiture en Corée, le véhicule a été considéré comme impropre pour une telle figure significative à l'échelle mondiale et beaucoup de gens eurent un petit sourire quand ils ont vu le souverain pontife s’en aller au loin dans la voiture ‘carrée’.

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Ce que le peuple coréen a vu dans le pape était ‘un témoin de l'espoir’, a expliqué l'ancien ambassadeur. « L'espoir qu’avec le leadership du Pape François, le monde puisse devenir un meilleur endroit habitable ».

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Parlant de l’impact particulier que le Pape François a eu sur la jeunesse asiatique, M. Han a fait remarquer qu'ils l’ont considéré comme le Bon Pasteur qui est venu « non pour être servi mais pour servir et donner sa vie pour racheter de nombreuses personnes. »

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« Ils ont été très heureux d'être avec le Pape François, qui a rallumé l'amour très spécial qui avait été manifesté par le Christ envers le jeune homme dans l'Évangile » et qui « les a relancés en tant qu’acteurs principaux de l'humanisation et de l'évangélisation de la société. »

 

Soulignant le fait que le continent asiatique abrite actuellement plus de 60 pour cent de la population mondiale, M. Han a fait remarquer qu'avec ce nombre viennent les ‘inégalités flagrantes’, aussi bien en termes de biens personnels, que dans l'exercice du pouvoir politique.

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« Plus de la moitié des 900 millions de véritables pauvres dans le monde qui survivent avec moins de 1,25 $ par jour sont en Asie », a-t-il déclaré, observant également que « les femmes font l’expérience d’un très faible niveau d'égalité des sexes dans le monde » et que « la privation du droit à la vie de l'enfant à naître est très répandue ».

 

Continuant son propos, M. Han a observé que beaucoup « sont privées du droit à la liberté religieuse » et que « la diversité culturelle et religieuse conduit parfois même à l'animosité et aux conflits entre les peuples. » Il souligne également les menaces actuelles concernant la paix, y compris la militarisation accrue et la pollution de l'environnement.

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« Il est donc opportun pour le Pape François de venir encourager l'Église catholique en Asie et de renforcer ses efforts pour humaniser et évangéliser le continent asiatique confronté à de telles réalités », dit-il.

 

Notant l'importance du choix de la Corée pour son premier voyage en Asie, l'ancien ambassadeur a expliqué que la présence du Pape François dans un pays qui a souffert la division pendant 70 ans signifie qu'il est venu « en Corée et en Asie comme pontife, c'est-à-dire comme un bâtisseur de ponts avec Dieu et entre les peuples. »

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Il est venu « comme apôtre de la paix véritable, pour encourager les catholiques et tous les autres asiatiques à dialoguer et à travailler ensemble pour surmonter toutes les situations inhumaines qui se produisent sur le continent, pour construire une société plus équitable et une paix plus stable dans le monde. »

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Dans ce contexte, a souligné M. Han, la visite du Pape François représente « un défi pour la Corée en tant que nation et un défi pour l'Église Catholique coréenne d’assumer un rôle plus important dans la poursuite du véritable développement humain des peuples en Asie ainsi que dans la péninsule coréenne ».

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« L’une et l’autre, la Corée et l'Église catholique méritent de jouer un tel rôle et sont prêts à assumer un tel défi, » dit-il. « La visite du Pape va stimuler le renouvellement en cours de la détermination de l'Église catholique d’être l’avant-coureur dans l'évangélisation de l'Asie aussi bien que celle de la péninsule coréenne. »

 

En même temps, a-t-il poursuivi, cela servira de catalyseur efficace pour la volonté constante de la Corée d’assumer sa responsabilité dans l'humanisation de l'Asie aussi bien que dans celle de la péninsule coréenne en encourageant la culture de l'amour, de la paix et de la justice.

vol. 119, no 6 • 15 décembre 2014

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