LA TRANSFORMATION DU COEUR DE FRANÇOIS AU CONTACT DU CHRIST DE LA CHAPELLE DE SAINT-DAMIEN
SUR LES PAS DE FRANÇOIS D'ASSISE … PAR LA PHILATÉLIE
Celano, dans la « Vita secunda » de François d’Assise, raconte comment dans l’expérience du Baiser au lépreux, François a senti qu’il avait préféré l’amertume à la douceur. Sa transformation intérieure se poursuivit et se précisa un jour qu'il se promenait et qu'il s'était arrêté pour prier dans une petite église qui tombait en ruines, l'église Saint-Damien.
Un crucifix était attaché au-dessus de l'autel ; on l’appelle aujourd'hui le « Crucifix de Saint-Damien ». Ce crucifix serait l'oeuvre d'un artiste ombrien inconnu du XIIe siècle ou d'un des moines syriens qui vivaient dans la région d'Assise à cette époque, le dessin reflétant une forte influence syrienne.
Le crucifix fait environ 190 cm de hauteur par 120 cm de largeur par 12 cm d'épaisseur. Il a été peint sur une pièce de tissu et collé sur une plaque de noyer. La copie originale est conservée dans la basilique Sainte Claire à Assise car celui que l'on voit présentement à Saint-Damien est une copie de Leone Bracaloni. Le timbre utilisé pour cette chronique et où apparaît le crucifix, fut émis en 1982 par la poste argentinienne et a été produit pour Noël, rappelant aussi le 8e centenaire de la naissance de François. Il a été fixé ici sur une carte postale représentant la chapelle du couvent de Saint-Damien, couvent où a vécu pendant quarante ans Claire d'Assise. Une inscription au bas du timbre nous dit qu'il a été produit par l'Hôtel de la Monnaie de l'Argentine. Son impression fut réalisée par photogravure polychrome. C'est au moment où François priait dans la petite chapelle que ce Christ en croix s'est animé pour lui dire à trois reprises: « FRANCOIS, VA ET RÉPARE MA MAISON QUI, TU LE VOIS, TOMBE EN RUINES ! ».
RÉPARATEUR D'ÉGLISES
François croit qu'il lui faut réparer les églises. Il mendie des pierres. Il répare celle de Saint-Damien, de Saint Pierre et de Sainte-Marie-des-Anges, appelée aussi la « Portioncule ». Sur un timbre émis par la poste du Portugal par lithogravure, le peintre Jose Luis Tanoco fait voir notre François en maçon. Dans sa « Vita secunda », au chapitre 6, Célano ajoute que « les paroles qu'il (François) avait entendues concernaient l'Église que le Christ s'était achetée de son sang, mais que Dieu n'avait pas voulu qu'il atteignit d'un coup la perfection : il se réservait de le faire passer progressivement de la chair à l'esprit (no 11) ».
Dans une série de 9 timbres émise par le Nicaragua pour le 750e anniversaire de la canonisation de François, une des 9 vignettes fait voir la « Portioncule », cette petite église où Dieu précisera à François sa vocation, le 24 février 1209, par une Parole de l'Evangile qui lui disait qu'il ne fallait rien posséder et qu'il lui fallait prêcher le Royaume des cieux. « Voilà ce que je veux », s'écriera-t-il, « voilà ce que toute mon âme désire ».
Celano, dans le chapitre 12 de sa « Vita secunda », dit que « c'est dans cette église que prit naissance l'Ordre des Mineurs... que ce fut le couvent qu'aimera le saint par-dessus tous les autres...et qu'il prescrivit aux frères de le tenir tout spécialement en vénération... que c'était le miroir de l'Ordre » et qu'il fallait n'en garder que l'usage.
Le cœur de François va se transformer peu à peu et son désir d'imiter le Christ et de lui conformer toute sa vie va l'inciter à se faire humble comme lui, à rechercher la souffrance, ce que nous verrons dans une prochaine chronique à travers des émissions philatéliques sur Greccio et la stigmatisation.