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LES FRANCISCAINS AU QUÉBEC ET AU CANADA

II - L’expansion rapide : 1920-1960 (2e partie)
Après 45 ans passés chez les Franciscains, le P. Constantin-M. Baillargeon écrivait : « Je suis entré au noviciat en 1937, année où le scolasticat de théologie était rempli au maximun et préparait une abondante relève. En fait, les années 1938 à 1941 furent, je pense, celles qui produisirent dans toute notre histoire les plus grosses promotions de nouveaux prêtres. C’est durant ces années-là, à mon avis, que la Province St-Joseph a connu l’apogée de sa vitalité et de son potentiel créateur ». 
En réalité, vers 1940, peu de provinces franciscaines dans le monde possèdent un territoire aussi étendu et prometteur, des équipes aussi jeunes d’âge et aussi dynamiques que la Province St-Joseph du Canada.

Le P. Georges-Albert Laplante est en bonne partie responsable de cette réussite. Conseiller très écouté du Commissaire Jean-Joseph Deguire (1923-1927) et du Provincial Ambroise Leblanc (1927-1933), il devient lui-même Provincial de 1933 à 1942. Cet homme est un éveilleur, qui voit grand. Il entend former une élite intellectuelle et spirituelle capable d’adapter l’idéal franciscain aux temps présents. Sous son impulsion, la Province St-Joseph prend ses distances, sur ce point, avec la tradition de la Stricte Observance apportée ici par les Franciscains venus de France. Aussi, tout au long de ces années, envoie-t-il étudier dans les meilleures Universités d’Europe plusieurs religieux qui connaitront à leur retour des carrières souvent remarquables.

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En 1933, le Collège Séraphique de Trois-Rivières est affilié à l’Université Laval et devient officiellement le Séminaire St-Antoine. Jusqu’en 1960, en lettres et en philosophie, bon nombre de professeurs y seront docteurs ou licenciés.

Le studium de théologie comptera, de son côté, quelques professeurs remarquables avec les PP., Adrien Malo (Écriture Sainte), Léonard Puech (Théologie), Emmanuel Boisvert (Patristique et Histoire de l’Église), Guy Brisebois (Droit canonique), Thaddée Matura (Écriture Sainte, Liturgie et Oecuménisme) et Léonce Hamelin (Morale).

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Ceux qui aspireront à servir dans la communauté comme frère convers iront se former, à partir de 1946, à l’Ecole d’apprentissage Didace-Pelletier, à Sorel, où l’on enseigne art culinaire, couture, reliure, cordonnerie, menuiserie, soudure, forge, électricité, etc. Apprentissages nécessaires au bon fonctionnement des couvents et résidences, ainsi qu’en territoires de mission.

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Ajoutons qu’en 1952 les Franciscains, à la demande de l’Évêque, fondent L’Externat classique de Longueuil. En 1960, son personnel enseignant et dirigeant comptera 20 Franciscains et 12 professeurs laïcs ; et il y aura environ 300 étudiants à suivre le programme de la Faculté des Arts de l’Université de Montréal.

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Vers 1940 les ordinations sacerdotales sont fort nombreuses. Or, durant la guerre, on ne peut envoyer de missionnaires au Japon ni en Corée. Sollicités par les Évêques, les Franciscains acceptent donc de prendre en charge des paroisses : Welland (1940), Baker-Brook (1940), Longueuil (1945), Sorel (1946), Andover (1946), Port-Colborne (1952), Ottawa (1953), Trois-Rivières (1954), Lac Castagnier (1954) et Niagara Falls (1956). En plus de la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses (Trois-Rivières) acceptée en 1911, et celle du Christ-Roi (Châteauguay) en 1932. En réalité, 23 Franciscains en 1960 travaillent dans 17 paroisses ou dessertes. À l’époque, les Franciscains acceptent aussi de plus en plus d’être chapelains et aumôniers. Ce qui oblige, bien sûr, à des accommodements avec la Règle franciscaine… L’époque produit de grands prédicateurs, tels les PP. Tharsicius Bouchard, Paul-Eugène Trudel et Marie-Antoine Roy, lequel deviendra le premier évêque d’Edmundston, en 1945, ainsi que Eusèbe-M. Ménard qui sera fondateur de la Société-des-Saints-Apôtres et grand promoteur des « vocations tardives ». (À suivre)

vol. 119, no 6 • 15 décembre 2014

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