Il est important de vivre le présent de l’Église, sans la nostalgie du passé, sans la panique devant l’avenir, d’être en pleine confiance et espérance que Dieu a son mot à dire.
À la pensée de contacter quelqu’un animé d’une espérance active, je me suis immédiatement tourné vers Guylaine et Alain, qui ont implanté un centre de ressourcement spirituel à Saint-Placide sur un magnifique terrain en pleine nature, en bordure d’une route secondaire. En tout début de rencontre, Alain et Guylaine abordent avec humilité et simplicité de présenter leur lieu de ressourcement.
MAISON DE PRIÈRE OUVERTE À TOUS
Âgé de 70 ans, Alain parle d’un projet qui a muri en lui depuis l’âge de 30 ans, réalisé six ans plus tard. Vivant un style de vie très dépouillé, en début de sa vie d’adulte, il se prédisposait à un engagement d’ordre spirituel. Quoique très modestement logé, sans véritable maison à lui, Alain est inspiré et habité par le texte du prophète Isaïe, 56,7 : « Ma maison sera appelée maison de prière pour tous les peuples ». Curieux de hasard, Alain cite ce texte en se l’appropriant par un message résonnant en lui : « ta maison ». C’est sa maison qui deviendra « maison de prière, ouverte à tous »
Le style de prière qui rejoint Alain et dans lequel il chemine, c’est le mouvement dit charismatique : prière à l’Esprit-Saint. On l’invite à remplacer un animateur de groupe, il devient animateur de ce même groupe, il déménage le groupe dans une nouvelle résidence qu’il vient de se construire, il participe à divers niveaux à l’organisation du mouvement, ce qui l’a conduit actuellement à faire partie du comité national.
Alain parle de la construction de sa maison, qui ne s’est pas faite sans embuches. L’endroit était idéal pour le projet qu’il mijotait, mais c’était une terre à bois soumise à divers règlements, à diverses lois. Il lui a fallu la participation généreuse de son père pour les affaires légales et économiques. Il voue à son père une immense gratitude. Sans l’avouer explicitement, le père voyait éclore le projet de son fils. Tel que dit plus haut, la résidence privée deviendra le premier lieu de prière. Par la suite, c’est un garage qui est aménagé pour la prière.
LE CARREFOUR BÉTHANIE
Le développement normal du projet suit son cours, transformation de garage, agrandissement, commodités de base, deviennent une belle salle de rencontres. Alain et Guylaine, mariés depuis quelques années, établissent le centre de ressourcement, en y organisant des journées spirituelles. Ils désirent faire Église avec l’autorité diocésaine et ils demandent une vérification de leur projet et reconnaissance par l’évêque du lieu. Cette visite se termine par le choix d’un nom pour le centre : CARREFOUR BÉTHANIE.
Le choix du nom est inspiré par le sens hospitalier de Marthe et Marie, où Jésus savait trouver l’hospitalité. La vocation du centre est toute définie et devient d’une clarté évidente. Guylaine de lancer dans la conversation : « Que le centre soit un chez soi pour tous ceux et celles qui y viennent, qui y passent », et elle continue en disant que telle est bien leur constatation.
Depuis plus de 25 ans, Guylaine et Alain gardent le cap sur le ressourcement spirituel complémentaire à la communauté paroissiale. Les conférences et célébrations, les témoignages, les temps de prière se succèdent, étalés tout au long de l’année avec la collaboration de nombreux prêtres. Ils établissent une collaboration prêtres et laïques, comme un message pour l’Église. Au nombre de leurs activités, la journée famille, de l’été, leur a fait découvrir une piste d’animation intéressante pour l’avenir. L’utilisation de leur salle Béthanie, d’allure familiale, avec les commodités de cuisine, devient intéressante pour de nouveaux groupes qui recherchent un lieu très propice au ressourcement.
UNE ESPÉRANCE ACTIVE
En fin de rencontre, le temps est venu de colliger les motivations de Guylaine et Alain. Il est important pour eux de vivre le présent de l’Église, sans la nostalgie du passé, sans la panique devant l’avenir, bien conscients que tout investissement dans le ressourcement est une ouverture à une formation qui produit ses fruits aujourd’hui.
Ils se veulent une présence alternative de l’Église, bien conscients de la période de transition qu’elle traverse. Ils sont en pleine confiance et espérance que Dieu a son mot à dire et qu’il compte sur les humbles collaborateurs. Ils s’efforcent de créer un climat de famille en toute activité, de sorte que chacun puisse se sentir bien à l’aise avec le goût d’y revenir.
Ils croient fermement que l’accueil, l’adoration, les ressourcements, la prière sont une vraie nourriture et que les participants sont heureux. Ainsi, ils animent à longueur d’année, deux fois le mois, un partage de la Parole de Dieu, comme gouvernail de leur projet, toujours à l’écoute de l’Esprit-Saint. Le nombre d’adeptes du Carrefour Béthanie, avec ses variantes selon les personnes ressource, les événements, est variable. Cependant, cela n’est pas un critère majeur pour vivre leur engagement.
Et la conclusion : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». L’engagement de Guylaine et Alain se nourrit d’une espérance active.
vol. 129 no 2 • Septembre 2024