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PAIX SUR LE MONDE

ÉDITORIAL

FRANCINE CABANA

« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit: "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu !" Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part." »

Le monde cherche la paix.  La paix, un idéal bien difficile à atteindre en ces temps où les mésententes entre plusieurs pays, les guerres, les révolutions, les règlements de compte, sont monnaie courante. 

Et pourtant nous souhaitons tous vivre dans la paix, la paix du cœur et la paix de l’esprit.  Et en ces temps de pandémie,  nous voudrions bien aussi retrouver la quiétude de la vie d’avant.  La paix est-elle une utopie ou l’implication de chaque personne, à l’instar du colibri,  peut-elle faire la différence ?  C’est à cette réflexion que Chemins Franciscains vous invite cette fois ci.

Dans le premier texte, « Paix sur le monde »,  Christian Rodembourg, msa, évêque de Saint-Hyacinthe  nous pose la question : « Pourquoi attendrions-nous “d’être” en paix pour “faire et vivre”» la paix ? Ces deux facettes sont appelées à se vivre en concomitance et à se dynamiser l’une l’autre. Par où commencer ? » Il rappelle que la prière attribuée à François d’Assise «Fais de moi Seigneur un instrument de ta paix » nous trace un ambitieux programme de vie.

 

Présenté par André Racine, ofm, le second texte « Paix : fruit de la justice » nous présente la justice comme relation harmonieuse entre tous les humains.  « Il faut regarder la justice comme celle qui permet d’établir des relations, des liens. La justice est relation et entente entre les personnes qui ont des talents, des dons, des moyens, des intérêts différents, mais qui se complètent. »  Il termine sa réflexion en nous disant que « La justice est le fruit de la Paix, tout en construisant la Paix. »

 

Dans le troisième texte « Paix et dialogue », l’imam Hassan Guillet nous présente le dialogue « comme pierre angulaire de la paix ».  Il rappelle que les croyants font face à de grands défis aujourd’hui face au rejet de la spiritualité et des croyances religieuses qui s’accentue dans nos sociétés occidentales.  Il nous présente le dialogue interreligieux sous trois angles : théologique, pragmatique et historique.  Il rappelle entre autre que « l’histoire nous a enseigné que chaque fois que les humains travaillaient ensemble et collaboraient entre eux, ils faisaient des merveilles ».

 

Le quatrième texte, « Mission et Paix », présenté par +François Lapierre, p.mé. nous rappelle que dans sa lettre sur le développement des peuples, le pape Paul VI écrit que « la Paix, c’est aller de conditions moins humaines vers des conditions plus humaines. »  L’auteur nous dit bien aimer cette vision de la Paix  que nous pouvons tous vivre d’une façon ou d’une autre.  Après une présentation d’une expérience missionnaire, il nous partage cette profonde conviction « le temps de grâce de l’Avent et de Noël est particulièrement propice pour découvrir ou redécouvrir la vocation à laquelle nous sommes appelés ».  Il termine en disant qu’en Jésus « peuvent disparaître les barrières qui séparent ».

Les 4 chroniques nous amènent à différentes manières de vivre la paix.

 

Ces gens qui inspirent nous présente monsieur l’abbé André Leclerc, dont le parcours de vie au service des personnes qu’il a rencontrées  tant dans son service presbytéral que dans ses engagements bénévoles a laissé une forte impression à la communauté maskoutaine et au Centre de Bénévolat de St-Hyacinthe. Il s’est efforcé de « reconnaître le Christ souffrant sous les traits des démunis, des pauvres, des itinérants et des malades qu’il tâchait de soulager et d’encourager. C’était sa façon d’ajuster sa vie à la Parole de Dieu ».

 

En pleine action, chronique rédigée par Lévi Cossette, ofm, nous présente une femme de paix, Jeannine,  qui s’est révélée à lui lors de sa recherche d’un témoin de paix. Elle a accepté de partager avec l’auteur ses « secrets » pour vivre en paix. Tout au long du dialogue, elle affirme que dès son plus jeune âge et jusqu’à  aujourd’hui, la solitude est un bienfait et non un vide dans sa vie, une solitude habitée par un esprit de prière. Il est facile de deviner qu’elle recherche toujours le meilleur chez les personnes avec qui elle collabore. La prière demeure la clef de l’harmonie dans toute relation.

 

Écologie, chronique présentée par Roger Bélisle, sc, propose une originale façon de réfléchir aux suites de la dernière Conférence internationale sur le climat.  Il propose, si le cœur vous en dit, de chanter la Chanson du climat déréglé.  Bien qu’il ait composé les paroles de cette chanson en 2015, à l’approche de la COP 21, le message lui semble toujours d’actualité vu les piètres engagements de la COP 26.

 

Au cœur des mots, présente une recension écrite par Roger Bélisle,sc sur le livre de Thomas Berry, Le rêve de la terre, paru en version française en 2021.  Les vastes connaissances de l’écrivain sont présentées simplement et les lecteurs ne sont jamais écrasés par son immense savoir. Il sait réfléchir aux diverses dimensions de la vie et les voit comme un ensemble d’éléments qui forment une « communauté planétaire ».

 

Bonne lecture et que la Paix et la Joie vous habitent.

vol. 126, no 4 • Décembre 2021

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